ANNICK CISARUK
Chante
« Léo
FERRE, L'âge d'or »
Avec David Venitucci (accordéon et
arrangements)
Mise en scène Ned Grujic
C’est grâce aux interprètes qu’un répertoire continue d’exister; encore faut-il savoir le réinventer, le colorer à sa manière, le rendre singulier, se le réapproprier en somme. Cela n’est possible que si les interprètes sont à leur tour créateurs et qu’en tant que tels, ils prennent la liberté d’interpréter, au sens propre d’être un intermédiaire entre l’œuvre et le public. Après avoir chanté Barbara, Annick souhaitait se frotter au magnifique répertoire de Ferré hors des sentiers battus en laissant libre cours à son expression vocale d’un naturel confondant tout en nous restituant les textes du grand Léo dans un phrasé réconciliant avec bonheur mots et mélodies. La mélodie est un fil que David, accordéoniste chercheur et novateur ne perd jamais sans s’interdire d’user avec liberté de son sens du rythme et de l’harmonie qui fait ici merveille pour habiller autant qu’enrichir les musiques de Léo Ferré.
Laurent Valero (France Musique)
ANNICK CISARUK
Chante
« Léo
FERRE, L'âge d'or »
Avec David Venitucci (accordéon et
arrangements)
Mise en
scène Ned Grujic
Les Albatros Madame
La Lune La
Mémoire et la Mer
Vingt Ans Avec le Temps
Monsieur William L’Etrangère
O Triste était mon âme La vie moderne
Les Pensionnaires Y en a Marre
Java partout L’Affiche
rouge
Marizibill Tu penses à quoi
Jolie môme L’Age d’Or
L’Homme
Ordre des titres non contractuel
Forum Léo Ferré (Ivry), les 5 et 6 juin 2009
Avec David Venitucci à l'accordéon
C'est au Forum Léo Ferré qu'Annick Cisaruk a proposé
un retravail minutieux de celui qui donne à ce lieu son nom. Accompagnée par
l'accordéoniste David Venitucci, mise en scène par Ned Grujic, la chanteuse
arrive, fluide, cheveux ondoyants, tout en noir, mesure chaque geste – la main,
le bras pour tout décor – lui donnant le poids nécessaire à l'élévation du
chant vers le spectacle total. Car elle fait plus qu'un concert, elle habite Ferré
comme un personnage son roman, terre réinventée par les arrangements à
l'accordéon, par une interprétation d'une puissance vocale étonnante : c'est
l'esprit contre la lettre, le transport vers un autre ciel, la traduction
imagée d'une des références les plus intouchables de la chanson française.
On assiste à un récital tout en puissance que la mise
en scène exprime sous toutes ses formes, invitant la chanteuse à se faire
actrice des mots qu'elle entonne : marquage du visage par les passions comme dans
le théâtre japonais, si expressif et pur, comme radical, gestes du poing,
élévation brusque de
On sent que David Venitucci a arrangé Ferré à l'aune
de la voix de la chanteuse, que le soufflet de son instrument est le compagnon
de voyage du souffle d'Annick Cisaruk au point que parfois ils rivalisent en
force et en ampleur.
L'outrance de Léo Ferré soudain chantée à hauteur
d'homme. La beauté révélée sous le discours. Dans la langue de l'âme : la voix
d'Annick Cisaruk.
Florence
Chapiro et Aurélien Hupé, juin 2009 (extraits)
Extrait
de "L'art est notre respiration"
16 mai 2009
Annick Cisaruk chante Ferré au Théâtre des Roches
Un
événement s’est produit dans le paysage de la chanson française hier soir au
théâtre des Roches à Montreuil, où Annick Cisaruk et David Venitucci ont
revisité Léo Ferré.
On
est d’emblée emporté dans un univers musical et poétique qui n’est pas
seulement celui de Ferré, il est aussi celui de deux interprètes exceptionnels.
L’accordéon de David Venitucci est large, fluvial, nerveux, inspiré…un grand
musicien et arrangeur et un virtuose!
Ferré
aimait à provoquer son public, à le mettre mal à l’aise quelque part. Rien de
tel chez
À
la chanson “ô triste, triste était mon âme” elle se rapproche de
l’accordéoniste, l’intimité est suggérée, la diction tellement naturelle qu’on
ne se rend pas compte que ce poème de Verlaine a 150 ans, il semble écrit hier.
De même pour “La vie moderne” où l’adresse au public est plus nette et dont
Annick joue avec un art consommé de comédienne, avec beaucoup d’humour.
Voilà
les chansons sur les prostituées, plus difficiles car désespérantes. Annick
montre ses cheveux, son cou, son corps, ses hanches, elle est proche
physiquement du public, tour à tour enjôleuse, agressive et soudain petite
fille dans une grande vocalise comme une plainte adressée au fond de scène,
ciselée et pure comme ses mains, qui nous rappelle qu’une enfant souffre au
fond de ces femmes. Il y a aussi “Jolie môme” interprétée plus simplement que
ne le fait Gréco.
L’artiste
retourne derrière son micro, chante une belle chanson sur la lune. Un croissant
apparaît au lointain, Annick s’approche un brin de nous, et, tout-à-coup, c’est
l’admirable poème de “La mémoire et la mer”, magnifiquement chanté, et on ne
perd pas un mot de ce texte difficile. Je suis bouleversé, c’est un grand
moment. Je suis très fier d’être là, comme une fois tous les quatre ans ça
m’arrive à l’opéra d’être ému à ce point. Sauf que le récital n’est pas fini,
plus tard il y aura encore une stupéfiante interprétation de “L’affiche rouge”.
Et ah! le dernier couplet de “Y’en a marre”!
Je
dois souligner que David Venitucci à l’accordéon est pour beaucoup dans toutes
ces ambiances, quand je parle de grand musicien, je pèse mes mots. Il y a dans
son jeu de la danse, de la virtuosité, des bruitages stupéfiants. Témoin les
mesures d’introduction d’ ” Avec le temps”, si inventives, et ce texte
magistral, admirablement rendu dans ses moindres nuances par le chant d’Annick,
sans l’agressivité de Ferré à la fin.
Quelle
bonne idée de terminer par l’optimisme de ” L’âge d’or”! La voix atteint dans
ce dernier chant une très grande pureté, ce qui en dit long sur la maîtrise
vocale d’Annick Cisaruk, après une heure et demie de tour de chant! Il faut
saluer sa grande présence scénique, et sa faculté en même temps de s’effacer
avec une grande intelligence pour servir la poésie. Le metteur en scène Ned
Grujic a fait un travail excellent, dans ce tour de chant admirablement
construit, qui nous fait découvrir l’universalité du poète Ferré, en alternant
tension dramatique et détente humoristique.
De son parcours, on pourrait évoquer le ciel de
l’Europe de l’Est originaire et la terre de la culture française. De la
comédienne, on pourrait dire les trois années d’étude au Conservatoire national
supérieur d’art dramatique de Paris avec comme professeurs (Marcel BLUVAL,
Pierre DEBAUCHE, Antoine VITTEZ…), la rencontre avec des auteurs célèbres et
des metteurs en scène chevronnés, une succession de rôles, d’univers et de
langages.
Elle joue et chante dans
différentes pièces et comédies musicales.
Parmi celles-ci on
retiendra :
Ubu Roi, (A. JARRY)
mise en scène Roland Topor au Théâtre
de Chaillot.
Le Petit Mahagonny (B.BRECHT), mise en scène Marcel Bluwal
au T.E.P.
L’Opéra de Quat’Sous (B.BRECHT) mise en scène Jean-Louis Martin Barbaz – rôle Polly Peachum) au C.D.N. Nord-Pas de Calais.
Le Dragon (E.SCHWARTZ), mise en scène Benno
Besson au Théâtre de la Ville.
L’Opéra de Quat’Sous (B.BRECHT) mise en scène Georgio
Strehler - rôle de Lucy – au Théâtre du
Châtelet.
Nine (M.YESTON-A.KOPIT) mise en
scène Saverio Marconi – rôle Liliane La fleur aux Folies Bergères
Camille C (J.KERR) mise en scène J-L
Moreau – rôles Camille Claudel internée, La Mère, Rose Beuret – spectacle
récompensé par un Molière en 2005. Au
Festival Les Musicals à Béziers Camille
C reçoit également le Trophée de la meilleure comédie musicale et le prix
Claude-Michel Schônberg de la meilleure chanson de comédie musicale de l’année
pour « Je suis Camille » interprétée par Annick CISARUK
Fame (D. De Silva) mise en scène
Ned Grujic – rôle Miss Shermann, la directrice – au Théâtre Comedia. Tournée en France.
Création
ANNICK CISARUK
Création
piano/voix autour
de Vian, Aragon, Ferré, Léonardi… au Petit Journal Montparnasse, au Trianon, à La
Pépinière Opéra, au Théâtre des Déchargeurs… Prix de la Fondation Charles
Oulmont en 1999, sortie de l’album en 2002, tournée en Angleterre, Allemagne,
France et à Philadelphie en 2003.
Parce que…, création voix/accordéon, autour des chansons de
Barbara, Festival d'Avignon 2005 et sortie de l’album en février 2006. Tournée en France au Japon
et en Russie.
Léo Ferré - Les
Ailes du Temps, création voix/accordéon, mise en scène Ned Grujic qu’elle chante actuellement
– sortie de l’album en 2010 chez Chants du Monde – label Harmonia Mundi.
David VENITUCCI
En 2000, il crée sa propre formation avec Hubert
Dupond et Antoine Banville, à laquelle se joindra le tromboniste Gueorghi
Kornazov, et joue également dans le groupe Hradcany avec Serge Adam et Philippe
Botta.
En 2002, il enregistre son 1er
disque en solo, « Cascade », qui sortira en 2003 chez Harmonia Mundi
(Le Chant du Monde). L’année suivante il est l’invité du quartet de David Linx
et Diederick Wissels, et participe à la création de Jean Christophe Cholet
« Slavonique Tone ». On peut également l’entendre aux côtés de John
Greaves, Denis Leloup, Sylvain Beuf.
« La remarquable Annick Cisaruk s’approprie
Barbara jusqu’à faire oublier la dame brune et ses émotions les plus ténues.
Bouleversante de précision dans ses élans comme dans ses retenues, elle a
captivé son public, transporté par le climat musical de l’accordéon de David
Venitucci ».
Chorus - Michel
Trihoreau - (Festival
d’Avignon 2005)
« Un vertige,
un enchantement… Divine, Annick Cisaruk est de la même essence que Barbara.
Elle l’interprète avec une telle justesse, une telle sensualité, une telle
gravité, une telle légèreté que les spectateurs en ont les larmes aux yeux…
L’accordéon du talentueux David Venitucci, sublime et enveloppant, donne
naissance à de nouvelles émotions. Je vous le dis du bout des lèvres, entendez
le du bout du cœur, du génie passe dans le sous-sol du bel Hôtel de la
Mirande ».
La Gazette du Festival – Sarah Boccon Gibod (Festival d’Avignon 2005)
« Il
nous a semblé que la particularité de votre voix, mais aussi de votre façon de
chanter, réside dans une douceur lyrique associée à une grande précision du
mot, de sa scansion. Autrement dit, tout se passe comme si vous réunissiez à la
fois la pure plasticité vocale d'une Christiane Legrand et la force brute de la
déclamation d'une Catherine Sauvage »
Didier Dahon et Jérôme Reybaud à Paris (LALALA Novembre 2005)
« C’est l’eau et le vent : Annick et sa présence lumineuse,
voix minérale, rivières, cascades, lacs, douceurs : intelligence de l’âme,
maîtrise des tempêtes. C’est la terre et le feu : David, la braise au bout
des doigts accordéon, dont il joue comme d’un arbre, impétuosité et maîtrise,
incendie soutenu. Ensemble pour chanter Barbara qui est là derrière eux, qui
les a choisis évidemment ».
Le
Sous-Sol (Paris) - Cathy Sabroux (Mars 2004)
« (…) Une
présence avant d’être une voix. Puis l'une et l’autre, sans forcer. avec
évidence. Et voilà qu'en notes nues, ténues, retenues, montent les rêves et les
regrets de L’île aux mimosas. Des mots qui n'ont pas été écrits pour elle, mais
semblent consubstantiels à cette voix-là. (…) Si les media tardent à réagir,
les amateurs, eux, savent déjà qu'ils ont affaire à une véritable interprète.
(…) Et, déjà, c'est l'accordéon de l’excellent David Venitucci qui
l’accompagne. L’accompagne est bien le mot : les deux font la paire, instrument
et voix mêlés, fondus enchaînés en des assonances et dissonances au climat immédiatement
identifiable. Dans Parce que (je t’aime), Barbara bénéficie de ce climat duel,
sensible et sensuel. Comme toujours avec de grands interprètes, ses chansons y
gagnent : une réécoute, un éclairage nouveau, un autre éventail d'émotions.
Aucun arrangement n'est celui que l'on connaît, aucune introduction ; aux
premières notes, on ne sait s'il s'agit de Rémusat ou de Gueule de nuit. Et
c'est un frisson supplémentaire. La sélection des titres qui composent le
récital reflète à lui seul la personnalité du musicien comme celle de
l’interprète (…) ».
La lettre des amis de Barbara (Printemps 2004)
« Que dire ? J'écoute et je suis bouleversée…
C'est très rare. Au milieu du tintamarre… un
rêve, un bonheur. Oui, ça existe ! J'espère que vous l'entendrez comme
moi ».
Cora
Vaucaire